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Statut de liberté et conclave de tyrans

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Indépendance 2004 : Statut de liberté et conclave de tyrans

 

2004 de tout point de vue ne sera pas une année ordinaire dans l’histoire de la Tunisie. A un demi-siècle d’une indépendance qui s’est révélée faire le lit d’un système de domination imposé à la société et mouvoir dans une sphère néocolonialiste qui n’a chassé l’occupation que pour mieux servir leur intérêts, la Tunisie semble aujourd’hui confronté à un double défi  : Intérieur urgent exigeant toute une restructuration de l’État dans le sens de la bonne gouvernance et le respect de la loi et extérieur pressant demandant un repositionnement stratégique pour toute la période à venir dans la gestion des alliances et les objectifs et les moyens pour l’affronter. Ce qui est en train de se passer pourtant est loin de refléter une conscience des véritables enjeux et de la direction des mutations qui sont en train de donner leurs premiers effets. La notion d’indépendance revient à se mettre avant, la patrie nous demande d’être vigilants nous dira-t-on pour nous demander de laisser faire les maîtres vaillants appliquer leur nouveaux plans et nous préparer la république de demain.

Écrire un texte de plus, à quoi bon cela peut-il servir encore quand le simple fait de s’exprimer relève du lèse majesté!!

Pour justifier l’acte et sans aucune autre prétention, je dis qu’écrire est devenu aujourd’hui une obligation. Le silence est synonyme de désespoir maintenant, de démission et d’abandon. Le thème n’est plus qu’un support pour répéter le même discours. Le NON franc et sans aucune ambiguïté  : Ça ne peut plus continuer.

Résister par le verbe s’il est «  la plus faible des piétés  » peut paraître inconsistant et ne produire aucun changement. Mais la plus grande des bénédictions ne vient-elle pas d’une juste affirmation face à un tyran selon notre religion. Les nouvelles idées peuvent dissoudre et construire des empires entiers.

La vérité pour être juste ne se suffit pas d’être cachée au fond d’une secrète conviction. Pour se réaliser elle a besoin d’être affirmer, répandue et confronter le débat et la libre évaluation des gens. Bâillonner, censurer leur droit inné à s’exprimer librement n’a jamais empêché personne de penser. Nous constatons comment ces humiliations de refoulement peuvent exploser sans préavis, sans débat et sans justification.

Aujourd’hui les convictions les plus répandues que produit notre civilisation et qui défient toute l’humanité avec une insistance et une force d’interpellation jamais égalés dans l’histoire de l’humanité sont des professions de foi dans le désespoir, des affirmations de refus de la vie qui sont quotidiennement prouvé par l’autodestruction.

Nous n’avons plus besoin de prouver que le bas fond de la détresse humaine est atteint par notre génération. Les qualificatifs n’ont plus aucun sens de New York à Madrid tout récemment nous avons la preuve que nous avons atteint le sommet à un niveau jamais égalé à répandre la mort et destruction par nos folles idées. Triste palmarès que nous marquons dans l’histoire de l’humanité.

Dans quelques jours cette Tunisie martyre va abriter le sommet des véritables auteurs/provocateurs de ces horreurs. Elle n’aura jamais été tout au long de son histoire millénaire été autant humiliée comme au moment ou le sol va être floué par autant de monstres pervers avérés de crimes contre l’humanité.

Tous -à de rares exception prés - sont au pouvoir depuis la création de leur pays suite au morcellement du cadavre de cette nation des vautours charognards dont les plus récents n’ont pu accéder à leurs positions que sur les cadavres de leurs prédécesseurs leur seul point commun est qu’ils ont tous érigés leurs trônes sur les crânes troués et les os brisés de leurs adversaires qu’ils soient les auteurs directs ou les héritiers la seule source des pouvoirs illimités dont ils jouissaient est la peur et la terreur qu’ils suscitaient autour de et dans l’ensemble de tous leurs «  sujets  ».

Nous n’avons rien à attendre de ce conclave de Tyrans et personne ne donnera plus aucun intérêt à la couleur de la fumée qui va s’élever à sa fin, le seul regret commun inavoué est qu’il puissent échapper à être appréhender et traduit devant une justice internationale pour rependre de leurs méfaits immédiatement au lieu d’être chassé un à un après comme le fut leur illustre compère.

Ce n’est qu’à partir de ce constat hallucinant que nous devons entreprendre la réflexion sur notre destin, l’avenir de notre pays et la dérive de notre civilisation.

L’indépendance est un gros mot qui équivaut à une insulte à notre entendement. Nous avons besoin aujourd’hui de la simplifier dans la plus élémentaire des notions inhérente à tout être humain  : la liberté. Comment peut-on l’entendre aujourd’hui sans se faire insulter par notre abjecte réalité

Nous avons besoin de démystifier le mot, de le réduire à son cota minima stricto- sensu, de le dépouiller de toute sa charge lyrique, mythique et de lui enlever tout effet émotionnel ou passionnel, le faire asseoir dans le réel, de le sauver du labyrinthe du mystère des valeurs indéfinies et impossibles à saisir, le libérer de l’incertain des illusions, de le tirer au clair de l’espoir comme un objectif concret dont la réalisation ne dépend plus que de nous, de notre volonté et de notre conscience des moyens adéquates et nécessaires pour le réaliser .

La liberté dont il est question ici n’est rien d’autre qu’un statut que prend l’homme dans une société comme citoyen souverain.

Ce statut n’a jamais été accordé à personne par quelqu’un c’est une valeur innée qui a besoin de se manifester en chacun et de s’affirmer face au monde entier. Il n’a pu être atteint par l’humanité qu’après une très longue évolution ou divers systèmes de gestions de contradictions des intérêts au sein des sociétés humaines ont été expérimentés. Aujourd’hui la démocratie est le système le plus évolué dans l’émancipation des volontés et expression des capacités de dépassement dans des projets de sociétés dont les bien faits sont les plus équitablement distribué  : par ce fait la démocratie assure aujourd’hui le mieux la bonne la bonne gouvernance au sein des sociétés organisées.

La loi est la valeur suprême fondant cette organisation elle n’a de valeur que par son efficience et sa neutre application face à toutes les situations sur le même pan d’égalité à tous les membres de la communauté  :

L’Etat de droit et l’autonomie des institutions comme mécanisme d’exercice du pouvoir dans le cadre de la loi assurant ses limites préalablement définies, et limitant son exercice dans des mandats obtenus par suffrage universel et librement exprimé par tous les citoyens - électeurs et sanctionnant la responsabilité de ceux qui l’ont assumé est une exigence qui ne peut plus supporter aucune négociation si on ne veut plus tromper notre société en cherchant à présenter les usurpateurs de leurs dignité autrement.

Ce sont ces mécanismes qui assurent l’exercice des libertés publiques et privés par tout citoyen et protège leurs différents intérêts contre toute hégémonie d’une personne, d’une minorité ou d’un parti sur son destin.

Ces différents mécanismes constituent un tout complémentaire qui ne peut donner le résultat escompté que s’ils sont tous mis en œuvre simultanément. Leurs différents concours assurent la garantie de fonctionnement approprié à tout système démocratique indépendamment de la volonté des individus ou des groupes, des pressions qui cherchent à les soumettre à leurs intérêts.

Le statut de citoyen comme incarnation de la liberté dépend essentiellement des bons fonctionnements de la démocratie.

La spécificité de chaque démocratie dépend du résultat de son fonctionnement dans une société déterminée à une époque donnée. Toute tentative de faire échec à certains mécanismes démocratiques sous prétexte de l’adapter aux spécificités de la société ne visent en réalité qu’à la fausser et à faire échec à son fonctionnement normal au profit d’intérêt bien déterminés qu’il n’est pas difficile de les relever car cela ne peut se faire qu’ou dépend de l’égalité.

Ces mots je n’ai fait que les répéter ils ont été mieux dits par des milliers et des milliers avant moi pendant des siècles et partout dans le monde entier.

Ma foi est une conviction qui doit rencontrer l’élan nécessaire pour se concrétiser. Le moment est exceptionnellement approprié il n’attend que déclic de mobilisation généralisé dont personne n’a jamais pu expliquer le secret.

Si l’espoir était une graine je la planterais

Si l’espoir était une chandelle je l’allumerais

Si l’espoir commence par un vœu je ne cesserai jamais de l’exprimer.

Car c’est essentiellement l’espoir qu’il s’agit de retrouver.

 

Mokhtar Yahyaoui
20 mars 2004

 

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