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Le train des pirates

Le train des pirates      

 

Pays corsaire par son histoire ou la tradition du pouvoir n’est qu’un butin de rapine comme tout ce qu’on peut extraire du statut de parrain qui a été exercé par les plus extravagant personnages que notre histoire garde la triste mémoire jusqu'à ce que mort advient ou qu’on soit chassé par un nouveau parrain.

Le carnaval que Tunis est en train de donner cette nuit laisse perplexe et médusé. On a l’impression de plonger profondément encore plus en arrière dans le temps, alors que les résultats ne sont pas encore annoncés des groupes de flûtistes et de tambourinaires s’acheminaient du siége du gouvernorat dans un indescriptible chahut assourdissant pour prendre place dans les différents artères et place publiques du centre ville en claironnant devant le passage de piétons perplexe qui ne donnent pas l’impression qu’ils partagent la joie que le carnaval orchestrait.

La ville est tombée tout le monde le savait cela ne date plus de cette nuit que ses occupant l’ont complètement soumis et que rien ne leurs été plus interdit. Ce n’est que le pitoyable spectacle dont on a pris l’habitude de son imprévisible déploiement à tout moment qui vient à chaque fois nous le rappeler. Cela ne datait pas de si loin, juste la dernière nuit, on été quelques dizaines conviés dans la discrétion à une réunion de soirée dans un appartement qui tient lieu de siège d’un Parti d’opposition sans tambours ni klaxons. Sans grande conviction, avec tout ce qu’on a connu de revers et d’humiliation on doutait pourtant qu’à cette veille d’élection une réunion d’une association de lutte contre la mondialisation peut passer dans la discrétion. L’interdit été présent massif et imposant le nombre de policiers été plusieurs fois celui de ceux qui ont osé se déplacer. Certains les ont trouvaient sur les quais des trains qui les amenaient de leur maison pour les renvoyer et les contraindre à rebrousser chemin. Jamais plus nous ne devons oublier que notre ville est occupée. Ce carnaval aussi est une autre façon de nous le signifier.

J’ai l’impression qu’on est tous les otages d’un train ou on est encoffrés malgré notre volonté sans savoir la destination. Ces élections me font penser à une gare sur le chemin ou le train ne s’arrête pas. Personne n’attend, personne ne descend, il n’y a que ce sifflet assourdissant que le trin émet au croisement pour annoncer au monde qui l’entourait son respect du règlement.

Que de stations radiées au passage de notre wagon piraté. La Tunisie en ce 24 octobre 2004 n’est plus que l’otage d’un voyage que ses ravisseurs s’apprêtent à publier le communiqué de succès des pirates qui l’ont séquestré. si on les fait voter les otages d’un train détourné pour élire leur président qui pensez vous qu’ils choisirons à 99,99%[1] ???

Yahyaoui Mokhtar

Tunis le 24 10 2004


[1] - même si les pressions vont aboutir à escompter le taux, c’est au ridicule qu’on cherche à échapper. Rien n’est changé

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